Des pistes pour réformer la recherche publique



Le 23 septembre, trois groupes de travail ont soumis au gouvernement des propositions concernant la future loi de programmation pluriannuelle.

Par David Larousserie Publié aujourd'hui à 09h59

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Le premier étage d'une future réforme du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche a été éclairé. Le 23 septembre, le Premier ministre Edouard Philippe, en présence de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, a reçu des rapports de trois groupes de travail destinés à éclairer le gouvernement sur une future loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

Ce dernier avait été annoncé le 1st Février devant un public de directeurs d'unités du CNRS, réunis pour célébrer le 80e anniversaire du premier organisme de recherche français. Cependant, malgré la revendication de longue date de la communauté scientifique d'une estimation budgétaire pluriannuelle des ressources humaines et financières, rien n'avait été dit sur la hauteur des moyens associés et les réformes qui les accompagnaient, appelant à la prudence des différents acteurs.

Sur ces derniers points, nous devrons attendre, mais des propositions sont maintenant sur la table. Sans surprise, les trois rapports posent des diagnostics déjà connus, les experts qui y ont travaillé sont loin d’être les premiers à avoir considéré le problème. Depuis quinze ans, il y a eu, entre autres, les États généraux en 2004, des réunions en 2012, un livre blanc en 2017, un rapport d'information parlementaire de la Commission des finances des députés européens Danièle Hérin, Patrick Hetzel et Amélie de Montchalin en 2018. Sans parler des productions plus engagées, syndicales ou communautaires, telles que celles des collectifs Save the research (2004), Save the university (2007), Science on the move (2014), RogueESR (2016).

Compétition "aléatoire"

Des jugements sévères sont à nouveau appropriés pour qualifier l'état du système: "Urgence d'agir", "Constat alarmant sur un stand rapide", "Asphyxie financière des institutions", "Trajectoire inquiétante pour l'emploi scientifique"

Plus concrètement, la France dépense 42,6 milliards de moins que l'Allemagne en R & D (chiffre 2016) et la part des dépenses publiques représente 0,78% du PIB contre 0,93% en Allemagne. Le recrutement d'enseignants-chercheurs a diminué d'au moins 36% entre 2012 et 2018, tandis que le nombre d'étudiants inscrits a augmenté de 14% et de 27% pour les chercheurs des organisations de recherche.

Le salaire des jeunes chercheurs français est 63% de celui de la moyenne des pays de l'OCDE et presque deux fois moins élevé qu'au Royaume-Uni. Les projets qui se font concurrence pour soumissionner par l'intermédiaire de l'Agence nationale de la recherche (ANR) ont un taux de réussite très bas de 15%, rendant ce concours "aléatoire". Et c'est deux fois et demi moins qu'en Allemagne. Une trêve, en 2015, l'Inde a publié plus d'articles scientifiques que la France, au même niveau que l'Italie, à 7e rang mondial.



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