[Critique] Rambo : Last Blood, du moins espérons
Nous avions deux bonnes raisons d’attendre Rambo: Last Blood. Tout d’abord, Sylvester Stallone reste, avec son meilleur ennemi, Arnold Schwarzenegger, notre chéri du cinéma d’action et nous aimerons toujours le voir tromper le méchant jusqu’à la pelle rétro. Si, en outre, il le fait en bousculant son costume de vétéran du Vietnam, il s’agit du double effet Kiss Cool, comme on dit. Tout cela pour dire que malgré des signes annonciateurs accueillis avec un certain scepticisme, nous avions toujours la foi.
Nous retrouvons donc, cher John, bien rentré chez lui à la fin du quatrième versement, s'occupe de son ranch aux côtés d'une famille de substitution, sortie de nulle part. Toujours bien endommagé par la petite affaire, il noie ses démons en creusant des tunnels et en aidant les autorités à retrouver les personnes disparues dans la forêt. Mais quand sa "nièce" sera enlevée par un cartel mexicain, il reprendra un chemin fait de chair et de sang.
Rambo: Vieux Sang
Bien que John Rambo, le quatrième film de la franchise, présente plusieurs défauts sur le comptoir, il a proposé plusieurs flashs sur cet anti-héros mythique, notamment en lui donnant une belle conclusion. Ce cinquième et dernier versement (si Sly ne change pas d’avis) a pris le risque de jouer également la carte de l’épilogue, en particulier sur le terrain conflit conflictuel Texan bourru / vilain mexicain. Bingo, le film explose là-bas. Loin de critiquer l’Amérique et ses soldats de First Blood (dont le titre Last Blood veut faire écho), c’est plutôt dans le discours anti-immigration de l’ère Trump avec un Mexique dépeint comme le paradis des gangs armés, de la prostitution et des flics corrompus. Après avoir fui un pays qui l'a rejeté, Rambo embrasse maintenant l'idéologie. Ironie quand tu nous tiens.
Malgré le fait que Last Blood l’ait fait fuir, il n’a apporté aucun sang neuf et vient de recycler les mêmes traumatismes que ceux qui habitaient déjà le guerrier bandana dans la jungle birmane. La dimension familiale arrive avec de gros sabots, auxquels s’ajoutent de gros efforts de petites lignes de dialogue pour placer un contexte factice. Une déclaration qui frappe tous les personnages secondaires, dont le seul intérêt est de mettre en perspective les choix du héros avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. C'est le problème du scénario de ce cinquième film: tout sonne faux ou usé. Tristesse de voir vieillir un Rambo et tenter l'impossible pour nous convaincre du contraire, sans succès.
Maman, je n'ai pas manqué les méchants
Étrangement, le long métrage devient beaucoup plus amusant dès que John Rambo est retiré de l'équation. Si nous supposons que Sylvester Stallone joue un personnage différent et ferme les yeux sur l'histoire, nous obtenons une sorte de série B violente, un croisement entre Taken pour son premier match et une maman, j'ai ensuite raté l'avion en mode gore. . Derrière la caméra, Adrian Grunberg joue dans l'utilitaire, filmant Sly sous tous les angles – parfois avec des plans très gênants comme une séquence mettant en scène Paz Vega – ne manquant pas d'une miette de sa fureur. Ainsi, quand le jeu est joué à la maison, Last Blood répond au cahier des charges et nous équilibrons assez de tourte hachée de Mexicains pour satisfaire les amateurs … et ce, même si au niveau du ratio adversaires / victimes, les calculs ne sont pas bons Kévin.
C’est bien, avec la quantité de films d’action pour tous les publics dont nous buvons le cinéma aujourd’hui, c’est bien de voir un film qui n’a pas peur de certains giclées sanglantes … Contrairement à celui qu’il a joué pendant des années Sylvester Stallone réussit à nous prouver qu’à 73 ans, il est toujours sous le capot. Ce dernier chapitre n’est peut-être pas la conclusion que le personnage méritait, mais il obéit finalement à une certaine logique: celle de la saga. Il ne faut pas oublier que notre tir à l'arc préféré (désolé Robin Hood) a vécu de nombreuses vies, de la chasse à l'homme en forêt à l'attaque d'une colonie de chars en Afghanistan. Son intention initiale aura faibli avec le temps et Rambo: Last Blood arrive à la fin de ce processus: il n'y a plus rien à dire, il ne reste que la lame d'un grand couteau.
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