#CopyrightMadness : blason municipal, Hadopi, streetwear pour chien… – Pop culture


Chaque week-end, c'est la compilation de l'actualité de la propriété intellectuelle et de ses dérives, concoctée par Lionel Maurel et Thomas Fourmeux, spécialistes de la question du droit d'auteur.

Cette semaine, Copyright Madness revient à l’Hadopi encore infusé au prix de millions d’euros, une sombre histoire de Mario Kart IRL au Japon qui se termine mal et le fabricant OnePlus qui a du mal à trouver un nom pour ses chargeurs rapides. Bonne lecture et à la semaine prochaine!

Copyright Madness

Hadopitre. La Haute Autorité est toujours en vie et demande au gouvernement de renforcer son assistance respiratoire en réclamant un budget de 9 millions d’euros pour l’exercice 2019. Il y aura bientôt dix ans que l’Hadopi existera et son inutilité aura été maintes fois prouvée. autorité administrative indépendante s'accroche comme une métastase. Depuis son existence, le Hadopi a gaspillé près de 90 millions d’euros d’argent public qui auraient pu être investis pour réellement soutenir les artistes et la création. Mais l'esquisse n'est pas sur le point de se terminer car l'Hadopi cherche à intervenir également dans le domaine du streaming et du téléchargement direct. Il faudrait trouver quelqu'un qui se consacre à lui expliquer le mythe du Phénix qui renaît de ses cendres ….

Un partage par BitTorrent. // Source: nrkbeta

Quitter la route. C'est une belle histoire qui se termine par un tour. Au Japon, une entreprise a eu l’idée de proposer à ses clients de faire des courses de karting en se déguisant avec des costumes de personnages de Mario Kart. L'attraction a eu un certain succès. Mais cela ne comptait pas sur l'agressivité légendaire de Nintendo dans la défense de ses droits de propriété intellectuelle. La petite entreprise s'est retrouvée devant les tribunaux et devra payer près de 90 000 $ en réparations. Ok, on vous accorde, ils ont peut-être poussé le bouchon un peu trop loin, puisque la compagnie avait choisi de s'appeler … MariCar. !! Lorsque nous discutons du copyright de Nintendo, nous récupérons rapidement un shell rouge …

Mario Kart 8 Deluxe // Source: Nintendo

Folie des marques

Conseil municipal. Certaines villes ont un sens des priorités et n'hésitent pas à prendre des mesures dans l'intérêt de leurs citoyens. C'est le cas de la commune de Questembert en Bretagne, qui a discuté lors de son dernier conseil municipal l'utilisation du logo de la communauté. Il semble qu'il y ait une tension autour de cet emblème qui est utilisé notamment par les associations du territoire. C'est précisément cette réutilisation qui a perturbé l'équipe municipale très attachée à son identité. Elle dit qu'elle est prête à intenter une action pour faux en cas d'abus. Selon l'edile, les associations ont déjà leur propre logo et n'ont pas besoin de reprendre celui de la ville. Pour l'assistant financier, les vandales ont détourné l'utilisation initiale du logo et c'est pourquoi la ville a choisi de protéger ses armoiries. Nous espérons que cette affaire se terminera devant un tribunal …

bretagne breton
Drapeau breton // Source: Étienne Valois

Fissa, fissa. Dans cette colonne, nous aimons les duels impitoyables qui font bondir les entreprises pendant des années et sont capables de dépenser de l'argent pour empêcher un concurrent d'utiliser un terme. Cette fois, c'est dans le domaine de la recharge rapide des batteries de téléphones qu'une guerre sans merci se déroule. Le fabricant OnePlus cherche à se positionner comme leader sur ce créneau, mais la société allemande Bragi, qui vend des casques sans fil, a fait son chemin en enregistrant d'abord le mot "Dash" (se précipitant en anglais). OnePlus ne peut plus utiliser le terme "Dash Charge" pour faire référence à son système de charge rapide. Qu'à cela ne tienne, ils ont décidé de renommer leur produit "Fast Charge" et un dépôt de marque est également en cours sur "Warp Charge". En espérant qu'un autre constructeur n'ait pas encore réservé ce mot …

Le OnePlus est un smartphone compatible Galileo // Source: Julien Cadot pour Numerama

Au créneau! Parfois, les juges doivent se frotter les yeux lorsqu'ils voient que certaines choses se passent dans leur cour. Cette fois-ci, une entreprise spécialisée dans le "streetwear parodique pour chiens" (en soi un programme complet …) a décidé de lancer une gamme de produits appelée Pawlenciaga, parodiant le nom du créateur de mode Balenciaga. De toute évidence, les avocats de la maison de couture n’ont pas apprécié ce lourd humour et ils ont attiré les accusations de contrefaçon. Selon eux, il y aurait un risque de confusion pour le public (qui pourrait confondre un vêtement de haute couture avec un sweat à capuche pour chien…). Balenciaga a toutes les chances de gagner, car contrairement au droit d’auteur, le droit des marques n’admet pas vraiment la parodie. Nous ne rions pas les marques, nous les achetons et c'est tout!

Chien
Marcin Milewski

La folie des brevets

ruse. La marque Apple est toujours mêlée à une sombre affaire de contrefaçon de brevet. Le fabricant de composants électroniques Qualcomm qui équipe une partie de l'iPhone accuse Apple d'espionnage industriel. Plusieurs générations d'iPhones sont équipées de microprocesseurs produits par Qualcomm. Ces dernières années, Apple a fait le choix d’équiper ses produits de puces fabriquées par Intel, concurrent suprême de Qualcomm. Au lieu d'admettre qu'Apple a participé à la compétition, Qualcomm l'accuse de profiter de toutes ces années de partenariat commercial pour collecter des informations précieuses à livrer à Intel! Pour l'instant, Intel n'est pas inquiet mais peut-être que la fonderie sera accusée dans un deuxième temps de violation de brevet. La folie de la propriété intellectuelle n'a pas de limite.

iPhone XS Max // Source: Ulrich Rozier pour Numerama

Copyright Madness est offert par :

Lionel Maurel

Thomas Fourmeux

Merci à tous ceux qui nous aident à faire cette rubrique, publiée sous une licence Creative Commons Zero, notamment en signalant des cas de dérive sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness!

Crédit photo de un:
hadopi

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