le gouvernement « agréablement surpris » par le succès de la pétition


Ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, à sa sortie du Conseil des ministres, le 19 décembre, à l'Elysée à Paris. LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, voit dans le succès de la pétition sur le climat lancée il y a une semaine par quatre associations de défense de l'environnement une réponse au mouvement des "gilets jaunes".

Le site Internet "L'Affaire du siècle" a publié mardi plus de 1,7 million de signataires, un record en France, bien avant la pétition des "gilets jaunes" réclamant une baisse des prix du carburant. Interrogé par Le parisien, François de Rugy déclare, mardi 25 décembre, " Agréablement surpris " et "Heureux que les citoyens s'expriment pour lutter contre le changement climatique".

La Fondation pour la Nature et l'Homme, Greenpeace France, Notre affaire à tous et Oxfam France ont néanmoins décidé de faire comparaître l'État français devant le tribunal administratif de "L'inaction face au changement climatique". Leur but est de faire reconnaître le juge "L'obligation de l'Etat d'agir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 ° C, afin de protéger les Français des risques du changement climatique".

Ces quatre ONG ont déjà envoyé un message "Remèdes aux fautes" Emmanuel Macron, le Premier ministre Edouard Philippe et d’autres membres du gouvernement ont lancé la pétition «Le cas du siècle» en faveur de cette initiative.

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"Une pétition pour attaquer l'Etat, non"

Quand on lui a demandé s’il l’aurait signé, François de Rugy répond dans l’interview publiée par Le parisien sur son site internet: "Une pétition pour le climat, oui je signe. Une pétition pour attaquer l'Etat, non." Il reconnaît que les ONG jouent un rôle moteur, mais estime que la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne se fera pas devant un tribunal. "Ce n'est pas aux juges de forcer le gouvernement à légiférer"il dit.

Il admet toutefois que le succès de la requête pourrait l’aider dans de futurs arbitrages. "Mon hypothèse est que le succès de cette pétition pourrait aussi être une réplique des mouvements du "gilets jaunes", qui parlent parfois de l'écologie comme un problème »il dit. François de Rugy espère néanmoins que cela ne traduira pas une fracture entre deux France et considère que le rôle des hommes politiques est précisément de: "Trouver le bon équilibre" et de "Surmonter les contradictions" de la société.

Aux quatre ONG, qui accusent l'Etat français de ne pas respecter ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre, il a répondu que ces émissions avaient diminué en France depuis trente ans, mais qu'elles avaient légèrement récupéré en 2017. Il attribue cette augmentation à une augmentation des transports logistiques en raison de la reprise de la croissance et du développement du commerce en ligne. "Probablement aussi parce que nous avons dû utiliser davantage de centrales thermiques parce que les hivers étaient rigoureux et que plusieurs centrales nucléaires étaient éteintes."

"Nous n'abdiquons pas"

Le ministre reproche également aux gouvernements précédents de ne pas avoir mis en œuvre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs fixés en 2016. "Les mesures prises depuis le début de la période de cinq ans commencent à porter leurs fruits"assure M. de Rugy. "Le trimestre dernier, pour la première fois, les émissions des transports ont commencé à diminuer."

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"Nous n'abdiquons pas"il continue. Selon lui, la question de la taxe sur le carbone, déclenchant le mouvement des "Gilets jaunes", seront de nouveau abordés dans le débat national qui sera lancé en janvier pour prendre les conséquences de cette crise. "Devons-nous abandonner ou devons-nous remettre cette proposition sur la table? (…) La crise récente montre que ce n'est pas un choix évident »reconnaît le ministre. "L'objet de cet exercice démocratique sera de trouver où placer le curseur entre contrainte et nécessité d'agir pour le climat."

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