Ghosn n’est plus résident fiscal français depuis 2012



L'affaire résumée en 5 dates clés

– 19 novembre: Carlos Ghosn est arrêté au Japon. Ce jour-là, Nissan révèle que M. Ghosn aurait déclaré un chiffre d'affaires inférieur au montant réel pendant de nombreuses années. La garde sera prolongée deux fois de 10 jours (les 21 et 30 novembre).

– 20 novembre: Renault conserve Ghosn à son poste de PDG, mais met en place une direction temporaire. Thierry Bolloré prend l'intérim.

– 22 novembre: Le conseil d'administration de Nissan révoque Carlos Ghosn, président de la marque japonaise. Le conseil d'administration de Mitsubishi en fera de même le 26 novembre.

– 10 décembre: Carlos Ghosn est accusé d'avoir dissimulé des revenus au cours de la période 2010/2015. Le bureau du procureur de Tokyo lance une nouvelle garde à vue pour la même raison, pour la période 2015/2018. Ghosn est toujours en prison.

– 21 décembre: Alors que la veille, un tribunal avait rejeté une demande de prolongation de sa garde à vue, Ghosn est de nouveau arrêté, pour d'autres accusations. La justice japonaise l'accuse d'avoir couvert par Nissan "les pertes sur ses investissements personnels". Pour ce 3ème mandat d'arrêt, la garde à vue est prolongée deux fois. Ghosn a passé le jour de Noël et du Nouvel An en prison.

Mise à jour du 9 janvier – Selon Libération, Carlos Ghosn n'est plus résident fiscal en France depuis 2012. Le quotidien écrit: "Cette année-là, il a choisi d'être domicilié pour ses impôts, aux Pays-Bas où est installé le holding néerlandais Renault-Nissan BV qui, depuis 2002, avait plafonné l'alliance entre les deux constructeurs automobiles". La fiscalité est plus avantageuse, en l'absence d'un impôt sur la fortune.

Libération explique cependant que son salaire en tant que PDG de Renault est imposable en France. Mais en exonérant l'impôt, Ghosn a échappé à l'ISF sur l'ensemble de son patrimoine.

Mercredi, le tribunal de Tokyo a rejeté une demande de libération.

Mise à jour du 8 janvier – Lors de sa première comparution publique depuis son arrestation le 19 novembre, Carlos Ghosn s’est dit "faussement accusé et injustement détenu". Selon le récit de l'AFP, Ghosn, émacié, s'est défendu d'une voix claire et forte, sans manifester d'émotion.

En anglais, il se souvient avoir consacré "Deux décennies de sa vie à prendre Nissan et à construire l'alliance", une entreprise qu'il dit aimer. Il prétendait "avoir agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l'approbation des dirigeants de l'entreprise", donnant les chiffres du redressement spectaculaire de la marque.

Selon lui, aucune de ses pertes personnelles n'a été couverte par l'argent de Nissan. L'argent versé à un Saoudien via une filiale du fabricant japonais a été payé pour des services rendus pour aider le groupe dans la région du Golfe. En ce qui concerne la première accusation, la dissimulation d’une partie de son revenu aux autorités boursières, pour laquelle il a été inculpé, Ghosn a déclaré: "Je n'ai jamais reçu de compensation non émise par Nissan et je n'ai jamais conclu de relation contractuelle avec Nissan pour recevoir un montant fixe qui n'a pas été libéré".

Le juge a confirmé le maintien en détention afin d'éviter une fuite à l'étranger: "Il existe suffisamment de preuves pour suggérer que le suspect puisse amener les personnes concernées à dissimuler des infractions"a déclaré le magistrat Yuichi Tada.

Mise à jour du 7 janvier – Hiroto Saikawa, le patron de Nissan, a accordé une interview à l'AFP. Il n'a pas commenté Carlos Ghosn en ces termes: "Le système judiciaire japonais est en cours, donc je n'ai rien à dire, je veux juste me concentrer sur la stabilisation de la société et la faire avancer pas à pas."

Il souhaitait être rassurant sur l'avenir de l'Alliance, qui pourrait sembler menacée par le retrait de Ghosn. Hiroto Saikawa a déclaré: "La valeur de l'Alliance elle-même vient du travail quotidien, basé sur le respect de l'autonomie de chaque groupe, et ce travail, cette énergie, cette direction n'est affectée en aucune manière. […]même dans la situation actuelle ". Selon lui, rien n'a changé et l'Alliance n'est pas en danger: "Personne ne veut arrêter ou ralentir les choses, nous devons les accélérer."

Mise à jour du 6 janvier – Anthony, fils de Carlos Ghosn, a accordé une interview au JDD. Selon lui, son père "est prêt à se défendre vigoureusement". Il explique : "Chaque jour, lorsqu'il se réveille au centre de détention, il peut dire au procureur qu'il conteste ce dont il est accusé ou, au contraire, qu'il avoue et est libéré. ​​Depuis sept semaines, sa décision est très claire (. ..) Il ne lâchera rien.

Anthony Ghosn indique que Carlos Ghosn a perdu environ dix kilos depuis le début de sa détention: "les conditions ne sont pas très saines". Lors de la comparution publique prévue mardi prochain, il a déclaré: "Pour la première fois, il pourra s'exprimer sur les faits qui lui sont reprochés, donner sa vision des faits, et je pense que tout le monde sera surpris d'apprendre sa version de l'histoire."

Carlos Ghosn a mis fin à l'année 2018 en apprenant une énième prolongation de sa garde, dans le cadre d'un troisième mandat d'arrêté pour suspicion d'abus de confiance. La période de détention court jusqu'au 11 janvier.

Premier épisode de cette série en 2019: l'annonce d'une apparition publique. Les avocats de celui qui est toujours PDG de Renault avaient formulé cette demande dans le but de contraindre le procureur à indiquer publiquement le motif de sa détention prolongée. Il s’agit d’une mise en œuvre de l’article 34 de la Constitution japonaise, qui dispose qu’une personne détenue "peut, sur sa demande, exiger que le motif précis de sa détention soit rendu public par un tribunal". La justice japonaise ne pouvait pas s'y opposer. La date du 8 janvier a été choisie.

Cela aidera à rendre le cas un peu moins opaque. Jusqu'à présent, Carlos Ghosn est interrogé sans ses avocats. De plus, ils n’ont pas accès aux fichiers et n’ont pratiquement fait aucune déclaration. La semaine prochaine, ils devraient être avec Ghosn au tribunal.



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