Macron sommé de lâcher du lest à l’issue du grand débat



Il y a des voix dans la majorité et dans l'opposition pour que la réponse du gouvernement à la crise des "gilets jaunes" soit non seulement institutionnelle, mais aussi économique et sociale.

Par Cédric Pietralunga et Alexandre Lemarié Publié aujourd'hui à 12h00, Mis à jour à 12h00

Temps de Jouer 6 min.

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Et le pouvoir d'achat? Alors que les pistes de sortie du "grand débat national" se concentrent sur les questions institutionnelles, l'opposition appelle Emmanuel Macron à présenter à nouveau le carnet de chèques. De droite à gauche, des mesures de redistribution, annoncées par le chef de l'Etat le 10 décembre 2018 et dépassant les 10 milliards d'euros, sont considérées comme insuffisantes pour résoudre la crise des "gilets jaunes".

"Nous ne devons pas imaginer sortir de la crise avec plus de proportionnelle ni réduire le nombre de députés. A l'origine, cette crise est avant tout une crise de pouvoir d'achat, nous devons donc répondre sur le pouvoir d'achat", dit Christian Jacob à Monde. Le patron des députés Les républicains (LR) a envoyé ce message directement à M. Macron, le 4 février, lors d’une réunion à l’Elysée.

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Même ton dans ceux que le président de la République a reçus le lendemain. La réponse doit être "Avant tout économique et social" et non "Seulement institutionnel"a insisté la chef des députés socialistes, Valérie Rabault. En comparant la situation actuelle à mai 68: "Quand le général de Gaulle a voulu résoudre 68, il a fait le Grenelle, c'est-à-dire [une réunion] avec les partenaires sociaux, avec de réelles mesures de pouvoir d’achat. "La priorité de la priorité sont des mesures concrètes de justice sociale. Le reste est de l'artifice", à son tour, a prévenu le chef des députés communistes, André Chassaigne.

Le grand débat national, lancé par Emmanuel Macron le 15 janvier et qui se terminera le 15 mars, porte sur quatre thèmes (fiscalité, transition écologique, organisation de l’Etat et démocratie et citoyenneté). Au terme de cette consultation, le chef de l'Etat pourrait opter pour l'organisation d'un référendum à questions multiples, qui pourrait se tenir le jour des élections européennes du 26 mai. "Nous nous préparons administrativement à cette éventualité", reconnaît un conseiller de l'Elysée. Mais aucune décision sur la date ou les questions posées n'aurait été prise.

Seule certitude: l’institutionnel fera partie de la panoplie de réponses de l’exécutif. "L'une des choses que dit la crise des" vestes jaunes "est qu'il existe un mécontentement vis-à-vis de la vie démocratique dans notre pays. L'affirmation d'un RIC montre qu'il existe une demande pour une démocratie plus délibérative et qu'il faudra y répondre", dit l'un à l'Elysée. Les sujets pourraient inclure la réduction du nombre de parlementaires, la reconnaissance du vote blanc et la limitation des mandats multiples dans le temps.



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