les députés adoptent la proposition de loi



Par 81 voix contre 1, les députés viennent d'adopter le projet de loi sur les droits voisins dans son ensemble. Le texte met fin à sa carrière parlementaire. Après sa publication au Journal officiel et avant tout contrôle possible du Conseil constitutionnel, la France sera le premier pays européen à transposer l'article 15 de la directive sur le droit d'auteur.

Après les sénateurs, les députés ont adopté la proposition établissant un droit voisin pour les éditeurs et les agences de presse. Ils voient consacrer leur droit à une rémunération pour l'utilisation de leurs articles sur Internet, des sites, des services et d'autres réseaux sociaux dès que ces services sont accessibles au public.

Seuls de courts extraits ou des mots isolés de ces publications seront autorisés, et uniquement s'ils ne renoncent pas à la lecture de l'article. C'est au juge que reviendra le travail délicat de qualification du seuil, entre monopole et exception.

Le site ou le service en ligne qui distribuerait ou copierait des articles de presse, en tout ou en partie, pourrait faire l’objet d’une contrefaçon. La proposition de David Assouline (sénateur PS) a surtout pour but d’espérer déclencher une vague d’accords entre ces acteurs et les éditeurs ou les agences de presse. Accords, éventuellement rémunérés, qui permettront aux sites d’exploiter ce contenu.

Les journalistes recevront une part approprié et juste De ces sommes. Son montant sera décidé d'un commun accord avec l'éditeur ou l'agence (l'employeur), d'un accord de branche ou, à défaut, d'une commission mixte créée par la loi.

Les deux amendements présentés par Frédérique Dumas ont finalement été retirés en session. La eurodéputée espérait placer le panorama de la presse dans le droit, mais Franck Riester l'a assuré que cet objectif était plus ou moins satisfait.

Encore des incertitudes

Dans un communiqué, l'ASIC, une association qui représente les intérêts de Google, Facebook et beaucoup d'autres regrette " que le droit français n'a pas clarifié certains concepts, et notamment ce que l'on entend par "très courts extraits" ou la question de l'exclusion automatique des contenus postés directement par les éditeurs de presse sur différentes plateformes ".

De toute évidence, la question se posera de savoir si Le Monde ou Liberation peuvent s’attendre à recevoir de Facebook des frais pour les articles postés par eux-mêmes sur le réseau social, mais partagés par les utilisateurs.

Une autre question, " contenu qui n'est pas une information politique et générale [entreront-ils] dans le cadre de ce nouveau droit – même, même s’ils y entreraient, s’ils seraient légitimes pour recevoir une rémunération? ASIC demande.

L'association note enfin que selon une étude « 64% du contenu publié sur Internet est un journal d'agence copié-collé et seulement 21% du contenu est du contenu original ". Une question qui, tôt ou tard, posera la question de la légitimité de leur indemnisation en vertu du projet de loi sur les droits voisins.



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