A Barcelone, affrontements violents entre la police et les indépendantistes


Les excès ont marqué la fin du deuxième jour de mobilisation contre la condamnation pour "sédition" prononcée par la Cour suprême de neuf anciens dirigeants condamnés à une peine d'emprisonnement.

Par Sandrine Morel Publié aujourd'hui à 11h03

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Une des barricades érigées par les manifestants indépendantistes à Barcelone (Espagne) le 15 octobre. RAFAEL MARCHANTE / REUTERS

Passeig de Gracia, devant les contours arrondis et les mosaïques colorées des bâtiments modernistes de l'architecte catalan Antonio Gaudi, des colonnes de fumée s'échappent des poubelles, des conteneurs et du mobilier urbain en flammes. Le cœur de Barcelone est en proie aux barricades, mardi 15 octobre au soir.

Un peu plus loin, rue de Majorque, au cœur de la capitale catalane, des affrontements se produisent entre manifestants et policiers. Les pierres et autres projectiles visent les agents qui chargent la foule. Des balles en caoutchouc et en mousse sont tirées. À Tarragone, Gérone et Lleida, les manifestants s’attaquent aux sous-préfectures & # 39; quartier général avec la même virulence, provoquant de nombreux pillages.

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Les explosions violentes marquaient ainsi la fin du deuxième jour de mobilisation contre la condamnation pour «sédition» par la Cour suprême, la veille, de neuf anciens dirigeants de l’indépendance, condamnés à des peines allant de neuf à treize ans de prison. Au total, au moins 74 personnes ont été blessées et 24 ont été arrêtées.

"Une ville de paix et de dialogue"

"Une minorité cherche à imposer la violence dans les rues des villes catalanes, a réagi tard le soir le socialiste Pedro Sanchez, chef de l'exécutif espagnol. Il est évident que nous ne sommes pas confrontés à un mouvement citoyen pacifique, mais coordonné par des groupes qui utilisent la violence dans la rue pour briser la coexistence en Catalogne. "

"Nous sommes une ville de paix et de dialogue, a tweeté le maire de Barcelone, Ada Colau (alternative de gauche). Nous ne voulons pas de peines de prison injustes ni d'accusations portées contre des personnes pacifiques. Nous ne voulons pas non plus d'incendies comme ceux de la nuit dernière à Barcelone: ​​ils sont inacceptables et mettent en danger la sécurité des habitants. Ils méritent un rejet unanime et clair et que toutes les institutions lancent un appel au calme. "

A Barcelone, les manifestants se sont réunis à 19h devant la délégation du gouvernement espagnol en Catalogne – l'équivalent de la préfecture – à l'appel des comités de défense de la République et des associations indépendantistes ANC et Omnium culturel, pour protester contre le sanctions infligées aux personnalités du mouvement catalan.

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Avec des cris de "Liberté des prisonniers politiques" ou "En dehors des forces d'occupation"Étudiants, familles et retraités se sont rassemblés sur le Passeig de Gracia pour exprimer leur colère. "C’est dommage que nous ayons des prisonniers politiques, lance Carme Gutierrez, une auto-entrepreneur âgée de 63 ans, la voix à demi voilée par le bruit des hélicoptères de la police survolant la région. Ils sont restés en détention avant jugement pendant deux ans, sans avoir même été jugés, et maintenant ce verdict tombe: c'est trop difficile. Ils ont seulement fait ce que nous leur avons demandé de faire, pour lequel nous avons voté. "



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